Extrait du livre « Les circuits de légende » de Pascal Haudiquert
LACAPELLE-MARIVAL : CIRCUIT GEORGES FILHOL
Avec Castelnau-de-Lévis, le circuit de Lacapelle-Marival reste l’un des bastions du cross en Midi-Pyrénées.
Après avoir accueilli de multiples épreuves des championnats de France et six Grands Prix en période estivale,
le club s’est tourné avec succès vers l’organisation d’un Master, devenue la grande classique internationale
ouvrant la saison actuelle dans l’hexagone.
C’est au début des années 50 que les commerçants de Lacapelle-Marival se mobilisent pour dynamiser
l’activité dans leur village. À l’initiative de Georges Filhol, limonadier, et de Gervais Bos, gérant
de la station Caltex à l’entrée du village, les copains de la classe « 34 » sont sollicités pour organiser
le 15 août 1953 un double évènement. Aux côtés d’une classique course cycliste et avec le concours des clubs
de Decazeville et Cahors, un premier motocross est organisé sur le site de Bel Air. L’histoire est en marche,
et un an plus tard, le Moto Club de Lacapelle-Marival voit officiellement le jour. Le motocross de la mi-août
devient rapidement un rendez-vous très prisé. Il faut dire que la bande de copains commerçants sont
particulièrement actifs en doublant leur épreuve d’un concours hippique, d’une concentration moto, d’un bal,
d’un gala de catch et de baptêmes en montgolfière. Tout cela transmet à l’épreuve une certaine notoriété, et
draine chaque année des milliers de spectateurs sur le terrain situé à la sortie du village.
DES SIDES EN PLEIN ÉTÉ INDIEN
Tracée sur un espace verdoyant cédé à la ville par un paysan avide de sport, la piste doit composer avec la
proximité d’un terrain de football qui lors des premières manifestations est carrément traversé par les motards
et refait à l’issue de la course ! Bien vite on se prend de passion pour le side-car, on invite des équipages
russes à venir disputer une épreuve en 1964 et on se propose d’organiser une épreuve du championnat d’Europe en
1975. L’époque est aux grosses cylindrées, et l’équipage Van Heughten-Steenbergen fait feuler son Yamaha-Hagon
qui balaye tout sur son passage. Véritable prototype construit à Londres par Ralf Hagon, le side possédait
notamment un châssis fait de feuilles d’aluminium !
On ne saura jamais si les 9257 spectateurs payants sont venus cette année-là pour admirer les meilleurs
side-caristes européens ou pour danser le soir en écoutant Joe Dassin animer la soirée ! Les pompiers ayant
enfin été dotés d’un camion, il n’est plus besoin ces années-là de sortir tous les tuyaux disponibles à la
caserne pour arroser le circuit au moyen de la motopompe branchée dans la rivière coulant à proximité. Mais
quand un colonel des pompiers viendra à l’improviste inspecter la caserne un beau jour d’été et qu’il
découvrira l’usage fait du matériel, le pompier Bos aura bien du mal à s’expliquer…
Six ans plus tard, c’est avec un statut mondial que le side revient dans le Lot, et Ton Van Heughten fait
une nouvelle démonstration de son talent en remportant le GP avant d’être sacré champion du monde en fin de
saison avec Fritz Kiggen dans son panier.
CLAP FINAL POUR L’ÉLITE
Entre plusieurs championnats de France de side-car, des championnats d’Europe solos et des finales à
répétition du championnat Élite, le club n’hésite pas à innover et à se lancer dans l’organisation d’une montée
impossible à Decazeville ou d’un enduro. En parallèle, il ne cesse d’améliorer le circuit rebaptisé du nom de
son premier président, le faisant passer de 880 à 1500 mètres au fil des années et lui permettant de devenir
permanent dans les années 1990.
Entre 2000 et 2010, pas moins de neuf éditions du championnat Élite se clôtureront à Lacapelle, laissant
de temps à autre une petite place à un mondial de side (1999 et 2002 puis 2012) ou MX3 (2009 et 2011), la
Marseillaise résonnant enfin pour saluer la victoire de Pierre Alexandre Renet en 2009, alors que l’Italienne
Kiara Fontanesi s’imposait chez les filles.
Face à l’érosion d’un public de vacanciers autrefois friand d’animations, le club se remet en question à la
fin des années 2000 et change son fusil d’épaule. Sous l’impulsion de Vincent Ayroles, pilote emblématique du
club dans les années 1990, et avec la bénédiction du Président Jean-Claude Landes, le club abandonne sa date
de la mi-août pour organiser une épreuve internationale courant février, avant l’ouverture de la saison de GP.
Lancé en 2011, le Master grossit d’année en année, permettant à l’équipe au sein de laquelle Gervais Bos
reste fidèle de continuer à voir l’avenir avec optimisme et de fêter son 65e anniversaire avec de
nouveaux projets en tête.
Les différents Présidents du club
- Georges Filhol — 1954 – 1976
- Bernard Arlet — 1977 – 1980
- Jacques Jauliac — 1981 – 1988
- Alain Balat — 1990 – 2002
- Robert Valery — 2003 – 2006
- Jean-Claude Landes — 2007 – 2020
- Vincent Ayroles — 2020 – aujourd’hui